Réforme agraire

Aujourd’hui, les alentours de Ravenne sont fortement marqués par une agriculture intensive qui dessine le territoire avec de grandes parcelles cultivées.

L’opération vise à réhabiliter le caractère productif d’une ferme issue de la réforme agraire de 1950 en explorant un modèle productif alternatif : la permaculture. Le projet tend à être vertueux en réduisant les émissions de CO2 ainsi que l’usage d’engrais chimiques et de pesticides. En limitant la mécanisation, en bannissant certains produits et en instaurant un modèle de haies bocagères, les sols pourront se régénérer, devenir plus nutritifs et mieux drainés, favorisant ainsi l'épanouissement d’une agriculture biologique. Par ailleurs, ce modèle présente un avantage considérable en réduisant les risques d’inondations.

Afin de rendre la ferme autosuffisante, rentable et fonctionnelle, elle concentrera sa production sur la permaculture fourragère et maraîchère ainsi que sur l’élevage de quelques bufflonnes sur un total de 50 hectares. Toutefois ce modèle agricole requiert une main-d’oeuvre importante.

Ainsi, en plus de cette dimension plus résiliente et vertueuse de l’agriculture, la ferme offre une dimension sociale au projet. Afin de répondre à la crise climatique et aux inondations fréquentes dans la vallée du Pô, son programme prévoit d’accueillir des réfugiés climatiques issus de cette région d’Italie. Deux familles habiteront de manière permanente sur le site, tandis que d’autres résidents, aux profils variés mais tous touchés par une catastrophe climatique, seront accueillis temporairement. Ces travailleurs temporaires seront logés sur place et travailleront à la ferme le temps que leur situation se stabilise. Leur présence assure la fiabilité du modèle productif.

L’architecture de la ferme s’inspire du lexique des villae rusticae romaines, notamment par l’intégration de places, afin d’assurer la cohérence d’un ensemble vaste et coupé en deux par une route.

Enfin, le projet souhaite créer des liens entre les habitants. Au cœur du projet, des espaces communs dont une serre polyvalente, favoriseront les échanges et la convivialité.

En conciliant enjeux climatiques, biodiversité et dimension sociale, cette ferme aspire à être un modèle d’agriculture régénérative et d’accueil durable.