Accéder au littoral

Le territoire fosséen se caractérise par une infrastructure routière dont l’ampleur la place comme majeure dans les dynamiques et flux territoriaux. En résulte un trafic journalier très dense et largement composé de poids-lourds. Son implantation organise par ailleurs une boucle autour de la zone naturelle des étangs, que l’on pourrait d’ailleurs qualifier de périphérique des étangs. Seul lien entre toutes ces villes, cette boucle est le vecteur de la liaison quasi unique du territoire, tout en provoquant des scissions au coeur d’espaces habités et ne proposant que peu de franchissements dans certaines zones.

A Fos-sur-Mer, la ville est coupée de sa partie littorale par cette infrastructure, et seul un pont routier avec des trottoirs exigus permet d’y accéder. Comment donc recréer un lien d’usage et de mobilités douces entre le centre de Fos et le quartier de la plage ?

La première partie de l’intervention constitue le renforcement d’un corridor végétal dans la continuité des abords des salines. Par un appui sur les continuités naturelles autour du carrefour d’entrée dans la ville et d’accès au pont, la création d’une nouvelle passerelle permet un épaississement et une revalorisation du cheminement menant au littoral ; et ce en dessinant un couloir de mobilités douces greffé aux ponts routiers existant, afin de réemployer et aménager les emprises de la nationale en les transformant en espace de déambulation. Cette passerelle prend ancrage à l’entrée de Fos, devant son office de tourisme, et permet de rejoindre le chemin de la jetée menant à Port de Bouc, par une descente douce autour du bâti et au cœur d’un nouveau parc aménagé.

Par la reprise de la typologie du parking silo, se dresse ainsi une nouvelle rue verticale sur 7 étages, au cœur de ce nouveau cheminement et se place comme repère dans le paysage. Au Rdc du silo, un espace public permet, sous pilotis, le passage du chemin venant du tunnel sous le talus routier pour rejoindre le parc. Sur les 3 étages supérieurs, l’espace public se superpose pour proposer selon les besoins, du stationnement ou des espaces pour des marchés et des expositions en plein air. La voiture a pour unique accès une rampe au 2e étage afin de se faire oublier du parc des espaces inférieurs donnants sur le canal. Une rampe hélicoïdale suspendue et placée au centre de ce cylindre permet telle une rue verticale, de monter jusqu’aux deux derniers étages accueillants un hôtel, mais aussi, en toiture, un restaurant et un point de vue sur l’ensemble du paysage fosséen.