Infrastructure terrestres

Une ferme urbaine permaculturelle

Notre modèle agricole représente un enjeu majeur de la transition écologique. A l’origine d’une partie de la pollution des sols et des eaux du territoire et destructeur des milieux écologiques, il doit nécessairement être mis en question et trouver d’autres formes, moins intensives. Le projet vise aussi à opérer une reconquête de la qualité des sols pour ses habitants, humains et non-humains.

La proposition s’implante à la rencontre des domaines habité et agricole sur un site anciennement cultivé où se trouve aujourd’hui un garage et des espaces de stockage. Le projet s’attache à démontrer qu’il est possible de promouvoir une forme d’agriculture maraichère de petite échelle sur le modèle permaculturel qui soit attentive à la qualité des sols et au modèle social induit. Le programme est un système de culture coordonnée et dynamique qui s’appuie sur l’expérience menée à la ferme du Bec Hellouin en Haute Normandie (Perrine et Charles Hervé-Gruyer, Permaculture, Guérir la terre, nourrir les hommes, la ferme du Bec Hellouin, éd. Babel, 2017.). Le plan promeut la juste disposition spatiale des outils agricoles pour assurer la diversité de la production et l’auto fertilisation des sols, notamment par la gestion raisonnée de l’irrigation. Le petit patrimoine bâti existant est réhabilité : le garage devient un espace de conditionnement et de stockage des denrées, un des anciens lieux de stockage est transformé en cuisine et restaurant. Un espace de vente pour renforcer les circuits courts de distribution est installé. Le parking est conservé et ouvert à des occupations temporaires. L’intervention architecturale fait preuve d’une grande économie de moyen pour démontrer que l’on peut changer radicalement de modèle productif et aussi l’image d’une architecture ordinaire « sans architecte » sans déployer d’effort considérable.