Images de projet














Face aux risques futurs d'inondation soulignés par les rapports du GIEC en 2018, nous avons exploré une nouvelle approche de l'architecture durable en France. Le littoral ne possédait pas d’architecture résiliente. Notre champ d'action se situe précisément à la digue Europlage de Dunkerque, une zone exposée aux submersions maritimes. Sélectionné pour son histoire riche, ses panoramas époustouflants et sa biodiversité terrestre, ce site revêt une importance majeure pour une ville dépourvue de centre de recherche océanographique.
La décision d'établir un nouveau centre de recherche océanographique a été dictée par l'absence d'un tel équipement à Dunkerque, qui permettrait une meilleure compréhension des risques majeurs en France. Cette construction offre une occasion de mieux cerner les enjeux climatiques maritimes. Pour ce faire, en plus du nouveau centre de recherche, une vingtaine de logements pour scientifiques avec des espaces partagés ont été pensés afin de promouvoir la collaboration entre chercheurs et acteurs locaux.
Ce projet comprend 18 logements et accueillera également un laboratoire, des salles de réunion, des espaces communautaires et des chambres pour les scientifiques. Cependant, face aux inondations qui pourraient engloutir ce site, une approche expérimentale a été envisagée. Le bâtiment est divisé en deux sections : une section souterraine équipée d'un système de ballast, de vérins mécaniques et de réservoirs de drainage, et une section surélevée destinée aux occupants.
Inspirée par les plateformes pétrolières, cette structure est composée de deux parties et a été conçue avec un exosquelette surdimensionné pour résister aux périls de l'océan. Les matériaux sélectionnés, tels que le béton, le métal et le polycarbonate, confèrent au projet une robustesse indéniable, évoquant une infrastructure aéroportuaire capable de servir de refuge en cas d'inondation. Le projet intègre une toiture papillon, utile pour collecter de l'eau pour les résidents et les ballasts. La façade, conçue en polycarbonate à l'image du FRAC, est dans la continuité de la digue Europlage. L'isolant de cette façade confère une opacité aux étages privés, tandis que les espaces communs demeurent quant à eux transparents. Pour l'isolation des espaces communs, des sacs de plastique transparent remplis de cordes de mousse de polyéthylène sont fixés entre les parois. Bien que ce projet puisse paraître énergivore, il vise à devenir un bâtiment à basse consommation énergétique à l'avenir grâce à son infrastructure. Enfin, le bâtiment, ancré sur des fondations de béton similaires à celles d'une plateforme pétrolière, pourra flotter sur la mer en appliquant le principe de la poussée d'Archimède. En cas d'inondation, les fondations centrales équipées de vérins mécaniques pourront, sous l'effet de la force de l'eau, soulever le bâtiment au niveau de la mer. Les systèmes structuraux sont intégrés aux logements et aux espaces communs, offrant une nouvelle manière d'habiter l'infrastructure. Les piliers de béton des espaces communs se transforment en conduits de ventilation naturelle, tandis que ceux des zones privées deviennent des réservoirs d'eau et des éléments autour desquels on peut circuler.
L'ambition de ce projet est de devenir une initiative durable, conçue pour prospérer en harmonie avec le paysage marin, qu'il y ait des inondations ou non. En essayant d’avancer dans une nouvelle ère où l'architecture ne se contente pas de coexister avec l'océan, mais d’interagir avec lui. Essayons de transformer les défis en opportunités, et les risques en innovations. Avec cette fusion expérimentale entre la construction architecturale et l'environnement marin, nous envisageons un futur où nous pourrions non seulement survivre, mais également nous épanouir face aux inondations, et de ce fait, maintenir nos habitations en lisière de l'immensité de l'océan.













